En todo, amar y servir

Todos los países tienen su folklere. Es, pues, normal y aun deseable que Haití tiene el suyo.

lunes, septiembre 26, 2011

VODOUN ET DEMOCRATIE

VODOUN ET DEMOCRATIE

PREAMBULE

Nous pouvons rejoindre plus de 80% de la population haïtienne, par le canal des vodouisants, les houngans, les mambos et autres détenteurs de la tradition vodoun, leaders du secteur informel . Le canal des vodouisants représente près de 60 000 points de ventes d'idées, d'attitudes et de comportements propres à renforcer la démocratie en Haïti.

Comment la démocratie peut s'appliquer au sein de la famille, du groupe social, de toute la société, à partir d'exemple concret dans la vie quotidienne, et surtout comment elle peut faire le bonheur d'un peuple, de TOUS les Haïtiens.


LE VODOUN

Le secteur vodoun représente plus de 80% du peuple haïtien. Avec son mode de vie à l'africaine, ses attitudes mentales et son comportement collectif qui correspondent à sa vision du monde, on l'inscrit habituellement dans le cadre de ce que l'on a coutume d'appeler ici "la culture traditionnelle".

Laissés pour compte, les membres de ce groupe social croient en la tradition que leur a léguée leurs ancêtres et ils organisent leur vie suivant un modèle qui se trouve être dans le prolongement de ce qu'avaient coutume de faire les générations qui les ont précédés dans le temps.

En conséquent, en dépit de l'importance qu'il représente, ce groupe a toujours été négligé, passant même totalement inaperçue aux instances gouvernementales, aux organismes internationaux et aux organismes non-gouvernementaux (O.N.G.).

Ainsi, incompris, il ne leur a jamais été offert les possibilités de s'instruire formellement, de faire connaissance avec la médecine moderne, d'avoir accès à une certaine justice sociale, en bref, de se développer de la façon que le conçoivent les peuples de l'occident.

Pourtant, cette population, trop souvent perçue comme étant totalement dépourvue d'infrastructure sociales cohérentes, s'articule harmonieusement autour du "houmfor", le temple vodoun, qui se trouve être pour elle non seulement un centre religieux, mais encore et surtout un centre culturel et social de première importance.

En général, c'est là que s'organise en Haïti la vie en société. Les enfants dont les parents travaillent y passent souvent leur journée. Les orphelins y sont couramment recueillis de façon permanente. Les vieillards y trouvent un gîte accueillant pour finir leurs jours sur terre.

Les travaux des champs sont coordonnés en ces lieux sous forme de "koumbit", ou sous d'autres dénominations analogues, qui indiquent toujours une fonction similaire, et qui expriment invariablement un haut degré de socialisation et une collectivisation du travail rural. Les petits métiers et les artisans y trouvent un exutoire approprié pour le développement de leurs travaux artistiques et pour les produits de l'artisanat, ainsi que des débouchés pour écouler ces produits.

La médecine traditionnelle y est généralement pratiquée par le houngan ou la mambo qui sont les gardiens de cette tradition ancestrale. Naturopathes, ils sont ceux qui traitent les maladies de la grande majorité de la population qui n'a ni les moyens, ni les possibilités de se rendre dans les centres hospitaliers qui n'existent qu'au centre d'une douzaine des villes principales.

Il ne nous semble pas superflu de mentionner qu'en zones rurales totalement dépourvues de distraction, les houmfors offrent les possibilités récréatives à ses adeptes et à tous les visiteurs. De façon saisonnière, ils organisent les bandes de rara et de carnaval qui sont des réjouissances publiques de grande amplitude.

Environ 50 000 à 60 000 houmfors, dont les noms et l'importance varient selon les régions, sont répartis à travers la République et desservent plus de 5 millions d'individus. Leur dissémination se trouve être directement en rapport avec celle de la population. Il nous semble logique que tout projet sérieux de développement, spécialement en ce qui a trait au renforcement de la démocratie, devrait nécessairement tenir compte de leur présence. Le vodoun est plus qu'une religion spectaculaire , comme voudraient le croire certains, c'est le système religieux, social, médical, judiciaire et culturel de référence qui organise l'univers haïtien, particulièrement l'univers paysan.

Tous les Haïtiens sans distinction aucune sont finalement appelés à jouer leur partition dans le concert du développement économique, social et politique de la nation.

Nul groupe ne devrait plus jamais avoir la prétention de vouloir seul s'occuper du développement du pays.

Aujourd'hui, la seule question valable qui devrait être posée en Haïti serait de savoir comment faire participer TOUS les Haïtiens, et ceci de façon adéquate et durable au processus du développement et de la démocratie.

Tout effort de croissance doit nécessairement tenir compte des valeurs traditionnelles essentielles au développement national.

Le vodoun constitue le lien principal qui assure la cohésion et la sécurité de la vie sociale de la nation, et que pour l'Haïtien, il a toujours été la source et en même temps le facteur fondamental d'adaptation au différentes formes d'agressions locales et étrangères. Sa composante religieuse sert de tronc à l'arbre socioculturel, le patrimoine collectif des Haïtiens.

Aucune science n'est capable d'offrir une définition objective du mot religion, parce qu'incapable de faire ressortir l'émotion mystique propre à chaque religion, émotion qui est structurellement essentielle à l'élaboration d'une telle définition qui se voudrait scientifique et objective. En vertu de ces considérations, nous sommes portée à n'accepter comme seule et unique définition valable du mot religion, qu'elle est avant tout "l'expérience collective du sacré". Sur la base d'une telle définition et de telles justifications, nous pouvons affirmer que le vodoun est une religion au même titre que le christianisme, l'islamisme, le judaïsme, le brahmanisme, l'hindouïsme ou le shintoïsme, qui ne sont en fait que des formes différentes d'expérience collectives du sacré. Le vodoun représente plus de 80% de la population haïtienne et il a intérêt à être mieux connu, "tel qu'il est perçu par le vodouisant."


VODOUN ET DEMOCRATIE

Pourquoi et comment articuler le vodoun, système d'organisation traditionnel de l'univers haïtien, autour d'une théorie politique bien plus jeune, la démocratie?

Pourquoi devrait-on forcer les angles de ce qui se trouve être une expérience collective du sacré, pour la porter à satisfaire les besoins d'un raisonnement qui se voudrait purement politique?

Pourquoi réclamer d'un peuple non-agressif de type africain, qui, d'ailleurs, a déjà fait un choix politique, celui de vivre religieusement selon la tradition de ses ancêtres sans gêner personne, qu'il adhère à un système de gouvernement qui viendrait droit de l'occident, un système qui a toujours visé sa destruction, au moins son exclusion?

Les ancêtres des vodouisants, les africains, auraient-ils donc débuté leur vie collective à l'image des "loas", les premiers fondateurs des cités et des Etats, en dédaignant d'établir un pouvoir défini? Ils développèrent en ce plus vieil Etat constitué du monde une organisation politique sans pouvoir central, et où seule l'opinion publique constituait une force contraignante. De nos jours encore, il est facile de retrouver les vestiges d'un tel Etat chez les pygmées d'Afrique.

Et depuis, nous savons que sur le continent sous-sahérien, furent engendrées de façon purement endogène toutes les formes imaginables de gouvernement: des petites chefferies et aussi de très grandes, des royautés religieuses et laïques, des empires florissants, des républiques dépendantes et aussi indépendantes, des républiques qui fonctionnent en même temps que des royautés traditionnelles, ...etc.

Depuis 1804 avec Jean-Jacques Dessalines, plusieurs royautés virent le jour en Haïti et, surtout, bien des républiques autocratiques. Cependant, elles se réclamèrent toutes, et toujours, du type démocratique. En parcourant l'histoire, on se rend facilement compte du fait que des principes tyranniques furent effectivement toujours établis aux fondements de tous les gouvernements d'Haïti et de son élite, "la classe politique", la bourgeoisie et l'église , à l'encontre des intérêts de la masse des citoyens, plus spécialement des vodouisants.

Dans un Etat démocratique on ne saurait entendre des paroles telles que "Nou pa vlé vodoun nan nouvel ayiti" . De même qu'il ne saurait y avoir non plus de citoyen de seconde classe, la majorité, qui est enregistrée comme "Paysan" sur son acte de naissance. Pas plus, que de diviser la population en "petits chrétiens et en petits diables".

Depuis 200 ans, les dirigeants ont lutté contre le vodoun. Ils n'ont réussi qu'à creuser de plus en plus profondément le fossé idéologique qui sépare les Haïtiens. Ils ont créé une déchirure dans l'identité collective, l'âme de la patrie.

Dans une nation démocratique, tous les groupes sociaux devraient pouvoir participer pleinement à la vie nationale, et s'exprimer en toute liberté. La nation doit symboliser une certaine unité, qui se base sur l'origine, l'histoire, la langue, la tradition, la culture, les moeurs, les tendances religieuses, les sentiments, ... en un mot, sur un patrimoine collectif.

De même, s'il est vrai que la démocratie est un facteur de développement, et que le développement est réciproquement une condition à la démocratie, il ne saurait être question d'exclure le vodoun sous prétexte qu'il est un élément de sous-développement. Car, pour mettre sérieusement en chantier un véritable processus de développement et de démocratie, l'aspect traditionnel fondamental d'un peuple, qui constitue la trame essentiel de son patrimoine collectif, ne peut être exclu.

La mise au rancard de plus 80% de la population d'un pays quel qu'il soit, et pendant près de deux siècles, ne suffirait-elle pas, à elle seule, pour expliquer l'échec de son développement économique et humain.

LE BODE NASYONAL

Le BODE NASYONAL est né au lendemain du départ des Duvalier, en 1986, en réponse à la vaste campagne de persécution et de destruction des vodouisants lancée à travers le pays. Des centaines et des centaines de houngans et de mambos ont été sauvagement assassinés et leur houmfor déchouké, avec la complaisance silencieuse des autorités en place, encouragés par l'église et les media.

Le BODE NASYONAL est une association sans but lucratif, non-gouvernementale et apolitique, de mambos et de houngans, houngbonou, bokor, hounsi et serviteurs, détenteurs de la tradition vodoun. Il signifie, dans la langue des peuples Ewé et Fon de la République du Bénin et du Togo, le rassemblement national. Il réuni les gestionnaires de la tradition millénaire des ancêtres africains. L'association a établi son siège principal à Port-au-Prince et s'étend à toutes les villes, villages, bourgs et bourgades de la République d'Haïti.

Le BODE NASYONAL regroupe plus de 10 000 à 15 000 membres repartis à travers Haïti et l'Amérique dans plus de 40 chapitres dont: Port de Paix, Gonaïves, Grand-Desdunes, Petit-Desdunes, Petite Rivière de l'Artibonite, Saint-Marc, Arcahaie, Léogane, Grand-Goave, l'Azile, Jacmel, Port-au-Prince, Pétion-Ville, Carrefour, Mariani, Merger, New York, Miami, Washington, Raleigh, Durham, Philadelphie, Montréal, ... etc.

Le BODE NASYONAL vise à défendre les droits et les intérêts des vodouisants, au plein épanouissement de la religion et la sauvegarde des valeurs traditionnelles nationales; mettre en application les dispositions constitutionnelles et légales, notamment celles relatives à la liberté et à l'égalité des cultes, et assurer entre l'Etat haïtien et le culte vodoun des relations harmonieuses; obtenir une reconnaissance gouvernementale officielle de la tradition vodoun en tant que religion et la reconnaissance de ses sacrements; la reconnaissance gouvernementale officielle de ses praticiens comme naturopathes; la reconnaissance officielle de ses lieux de culte, houmfors et péristyles, comme centres capables de mobiliser les ressources nécessaires pour initier et répandre une instruction pratique et multidisciplinaire en utilisant les expectatives académiques locales et étrangères dans la mesure de leur disponibilité ; établir une structure capable de lier de façon cohérente les divers fragments des expériences éducatives et culturelles et de développer une méthodologie rationnelle d'intégration des divers projets; répondre directement et d'une façon appropriée aux nécessités éducatives de la jeunesse haïtienne et suppléer aux manques, où une attention particulière sera dirigée vers la diffusion de formation par les media, de cours par correspondance, de projets au niveau des villages et d'un processus de transmission constante de savoir.

Les trois objectifs principaux du BODE NASYONAL sont:
* établir un bureau central pour permettre à tous les détenteurs de la tradition vodoun de s'y enregistrer et de faciliter les communications entre eux et tous les houmfors du pays;

* répertorier les différentes traditions vodoun selon les régions afin d'en dégager les spécificités, les croyances communes à tous et les points de divergences propres à certains cultes familiaux ou publiques;

* créer des comités de travail ou conseils consultatifs bénévoles pour l'implantation de divers projets dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'agriculture, de la protection de l'environnement, de la valorisation des ressources humaines, du renforcement de la démocratie, ... etc.

LA PROBLEMATIQUE

"Dans les années 50 le président Magloire était en tournée dans le Nord-ouest du pays et la population criait- Vive Lescot!".

Aujourd'hui, surtout depuis 1986, le contexte a beaucoup évolué. La population est plus informée et plus conscientisée à l'espace politique. Les media en général, notamment Radio Soleil et Radio Lumière ont énormément contribué à cette évolution, mais surtout, le vodoun à travaillé en profondeur auprès de la masse populaire.

Avant 1986, cette conscientisation n'allait pas au delà de 400 000 personnes, les plus scolarisées, concentrées à la Capitale et les grands centres urbains. Tous les bouleversements qu'a connu le pays depuis, vient de cette nouvelle ouverture de l'expression politique par la majorité.

Malheureusement, la majeure partie traduit une opinion généralement négative, médiocre et/ou malsaine de la politique, de surcroît, de la démocratie: la démocratie est faussement réduite à une lutte et une liberté contre "la politique des politiciens", excluant les opinions contraires, devenant ainsi contraire au pluralisme politique et anti-démocratique.

Une des grandes causes de cette déviation du concept démocratique est probablement l'exclusion des vodouisants, de par le fait même du patrimoine collectif haïtien, du processus de participation: 80% de la population se retrouve ainsi dans une démocratie informelle et insatisfaisante. La démocratie en Haïti serait-elle comme une voiture qui roule sur une seule roue?

La démocratie ne s'exerce pas qu'au niveau politique, elle se vit tous les jours dans les rapports collectifs, dans les relations de travail, dans la famille, au houmfor... etc.

Le problème principal du renforcement de la démocratie vient du fait qu'elle est confinée à l'expression du pouvoir politique et que la majorité de la population en est exclue.

Nous devons, étendre la démocratie au vécu quotidien et à TOUS les Haïtiens.

RADIO ET TV VODOUN
Des émissions radio et TV permettraient à la communauté vodouisante d'exposer son identité, ses aspirations ainsi que ses valeurs de civilisation. Tous les Haïtiens pourraient découvrir les trésors de leur héritage culturel trop longtemps ignorés, même rejetés, et mieux comprendre et accepter le rôle et la participation des vodouisants au processus de développement humain et économique du pays.

A cette fin, nous aurions recours à des vodouisants bien préparés pour animer les émissions. Certains d'entre eux ont acquis une solide expérience dans ce domaine ici et à l'étranger. Nous pourrions rapidement former des équipes, qui travailleraient en étroite collaboration avec un comité composé de plusieurs houngans et mambos, tant de la capitale que de toutes les zones du pays, dont les spécificités et les convergences culturelles ne manqueront pas d'intéresser spectateurs et auditeurs. Les émissions s'inspireraient d'une forme innovatrice de "journalisme communautaire".


PROGRAMMATION
1-Les thèmes généraux qui seraient développés au cours des émissions seraient sous forme d'interviews, de reportages, de débats, ...etc: histoire (Origines et évolution, traditions, cosmologie, cosmogonie, valeurs, rituels, astronomie (Orientation pour les marins...), lieux et sites -historiques- culturel- religieux (Grottes, bassins, rivières, grands lakous, houmfors, eritaj la fanmi...), agriculture, sociétés sécrètes (Mythes et réalités), art, vodoun et démocratie... etc.

2-L'actualités : les nouvelles locales et internationales qui concernent les vodouisants.

3-Reportages : visites des provinces, sous forme de reportages pris sur le vif, afin de valoriser et promouvoir le sens de réalisation et de participation des vodouisants.

4-Profils : interviews avec d'éminents dignitaires du vodoun ainsi qu'avec différents représentants de groupes ayant préservés leur originalité ethnique sous une forme ou une autre (Habitat, artisanat, habitudes alimentaires. ..)

5-Critiques littéraires et artistiques : revues des différentes formes artistiques d'inspiration vodoun.

6-Danses, chants et tambours : présentation de danseurs, chanteurs et tambourineurs les plus renommés du pays.

7-Dialogues : participation des auditeurs et des téléspectateurs qui seraient invités à poser des questions en direct, sous forme de lignes ouvertes, à des houngans ou des mambos.