En todo, amar y servir

Todos los países tienen su folklere. Es, pues, normal y aun deseable que Haití tiene el suyo.

lunes, septiembre 26, 2011

Vodouisant et chrétiens

Vodouisant et chrétiens

S'il est une chose qui fait avancer ce monde et facilite la collaboration entre les êtres humains, c'est bien l'esprit de tolérance et de respect de la croyance des autres.

Il n'y a pas de religions supérieures à d'autres. S'il en était autrement, on serait forcé de conclure que la foi chrétienne est supérieure à la foi du vodouisant ou vice versa. Il n'y a pas qu'une seule notion de Dieu. Le Dieu de Spinoza par exemple est la Nature dans toute son immensité et tous ses aspects. Beau temps et mauvais temps, éruption volcanique et mont ensoleillé, tremblement de terre dévastateur et récolte abondante, black hole et gravitation universelle, univers et multivers, Dieu est ce tout complexe. Le Dieu d'Einstein et de Hawking est le Dieu de Spinoza, ce Dieu qu'ont adopté ceux qui ont percé les mystères de la divinité et qui lisent ses desseins, c'est-à-dire la Nature qu'ils nous rendent en équation. Ce Dieu n'est pas théocentrique. Il est immanent à l'univers, à la Nature.

Qui a créé qui à son image en fin de compte ? Chrétiens, juifs et musulmans attribuent à Dieu des qualités humaines. On nous demande d'adorer Dieu, de le craindre, de nous prosterner. On le fait gérer nos moindres actes. Nos déboires sont punitions. Nos réussites, magnanimité de Dieu. Dieu se penche minutieusement sur chacun de nous. J'aurais pu continuer ad infinitum. Et enfin s'esquisserait le miroir de l'homme.

Que d'histoires ne nous a-t-on pas racontées sur les cieux infinis dont nous fûmes le centre jusqu'à la révolution copernicienne et Galileo Galilei ? Et l'histoire de la création, d'Adam et Ève ? Et les cultes réformés...Et les guerres de religions ? Que de sang a coulé et coule encore au nom de ce Dieu transcendant ? Et pourtant, des milliards d'êtres humains y croient profondément en espérant être aux cotés de Lui pour l'éternité. Et leurs croyances sont à respecter. La foi ne se discute pas.

Pourquoi alors ne pas apprendre à rechercher ce qu'on ne connaît pas avant d'en parler, adopter une attitude plus scientifique au lieu de faire écho à Pat Robertson qui pense que le peuple haïtien avait fait un pacte avec Satan lors de la cérémonie du Bois-Caïman ? Alors qu'il s'agit plutôt d'un système féodal qui étrangle notre pays, d'une mafia qui l'étouffe.

Que penserait une civilisation extraterrestre qui nous découvrirait parce qu'elle aurait maîtrisé les voyages intersidéraux, les "wormholes" et la déformation de l'espace-temps (the warping of space-time) pour parcourir des distances astronomiques en un clin d'oeil, leur clin d'oeil (tout est relatif) ? Croierait-elle au Dieu de Spinoza ou au Dieu des chrétiens, des juifs et des mulsulmans ? Ne penserait-elle pas que nous sommes des arriérés ayant la prétension de créér un Dieu à notre image ? Le Dieu d'une telle civilisation ne serait pas le Dieu théocentrique d'Adam et Ève, de Caïn et d'Abel, le Dieu-Roi, le Dieu pour Qui on fait exploser "the World Trade centers" et sacrifient des innocents, le Dieu au nom duquel on fait de la charité, etc.

Nos croyances reflètent notre compréhension de la Nature. À chacun ses croyances ! On ne peut pas vouloir changer la mentalité haïtienne en exhibant dans le même temps une intransigeance face aux croyances de l'autre et un refus de le comprendre, de respecter sa foi. "Quels que soient les hommes, il faut vivre avec eux." J'ai appris aux États-Unis à respecter toutes les croyances, c'est l'une des conditions premières de la collaboration fructueuse. Car enfin de compte personne ne peut fournir de preuve de l'existence d'un Dieu transcendant. Je ne peux vous en offrir aucune. Par contre, le Dieu immanent est partout, dans la rose qui sait pourquoi elle sent bon, la plante qui sait pourquoi elle germe, dans les vagues de la mer qui se déchaînent ou se calment, dans un beau coucher de soleil comme dans la tempête qui anéantit tout sur son passage, dans la mort qui renouvelle la vie, dans l'amour qui fait vivre. C'est ce Dieu qui nous unit et qui dans sa beauté infinie nous impose la mission de sauvegarder la Nature pour notre épanouissement. Il n'est ni bon ni mauvais. Ce Dieu ne se sert pas de la foi. Pour lui, la mort n'existe pas, car la vie est toujours éternelle.

Peut-être qu'une telle perspective peut aider à faire la paix entre les défenseurs farouches du Vodou et ceux des religions chrétiennes qui s'entredéchirent sur le Web politique d'un pays où 80% de la population pratique le synchrétisme religieux. Tout est relatif. Il est impératif de relativiser les prises de position.